Les pures sensations d’un bon petit café

BY JEROME


 

SALT Motorcycles lance la production en série limitée d’un café racer baptisé Two-Stroke et basé sur la KTM 300 EXC TPI. Dépourvue d’électronique, la petite Australienne réalisée entièrement à la main promet de bonnes sensations à ses futurs pilotes.

Quatre ans de gestation

En octobre 2017, la dernière ligne de production automobile du continent australien arrêtait sa production. Implantée dans la banlieue d’Adélaïde (Australie Méridionale), cette usine appartenait à la marque Holden. Une partie des équipements spécialisés dont elle regorgeait fut vendue à un dénommé Brendan James. Il fit transporter toutes ces machines jusqu’à Brisbane (Queensland) où il créa sa société de conception et de construction de motos, la SALT Motorcycle Company.

« Nos motos, peut-on lire sur le site internet de SALT, qui utilisent une ingénierie et un design modernes, réintroduisent les motards dans la pure sensation analogique de la moto. » Analogique signifie évidemment qu’il n’y a pas d’assistance électronique, tant au niveau du moteur, que des freins ou de la suspension. Leur premier modèle est un café-racer propulsé par un moteur à deux-temps. Il devrait rappeler à ceux qui l’ont vécu, l’époque des hooligans du deux-temps qui, dans l’Angleterre des années 70, suivaient le modèle des ton-up boys en fabricant eux-mêmes leurs petits bolides. C’est un ancien pilote australien de MotoGP 500, Paul Lewis, qui a dirigé pendant quatre ans la conception et le développement de ce projet. La base choisie pour le mener à bien est la KTM 300 EXC TPI.

Transformation en long, en large…

Pourvue d’une selle haute, 960 mm, et d’un réservoir de 9 L, la petite autrichienne se trouve à la page « Enduro » du catalogue KTM. Elle n’a absolument rien d’une moto de course sur route. Le travail des préparateurs australiens pour transformer la moto de base s’est donc révélé important. « La moto est démontée, expliquent-ils sur leur site, et presque chaque composant est modifié, pour produire une magnifique moto de route ultra-légère fabriquée à la main. »

La selle est abaissée à 830 mm. Un nouveau réservoir de 19 L en aluminium est fabriqué à la main pour remplacer celui d’origine. Des petits éléments de carrosserie et un capot de selle en fibre de carbone donnent à la Two-Stroke une véritable silhouette de café-racer. Au passage, ils pèsent légèrement sur la bête puisqu’elle affiche 113 kg alors que la 300 EXC TPI n’en comptait que 103 à sa sortie d’usine. Mais cela reste tout-de-même extrêmement léger pour une moto de 300 cm3 de cylindrée.

Les transformations opérées par les préparateurs de SALT sur le moteur two-stroke (deux-temps) de la KTM se situent en premier lieu au niveau de la chambre d’expansion. Elle a été conçue en interne, ce qui a nécessité des centaines d’heures de recherche et de développement. Puis, sa fabrication a été confiée à Tyga Performance, le spécialiste thaïlandais de pièces pour moto en ligne. Cette chambre est combinée à un système d’échappement artisanal en acier inoxydable et à un silencieux en carbone. On trouve également un embrayage automatique Rekluse CX. Il est pourvu de la technologie TorqDrive. Cela garantit, en principe, un bon toucher et une bonne optimisation des performances. Avec cette nouvelle configuration, la puissance atteint ainsi les 52 ch, tandis que le couple s’élève à 46,8 Nm.

… et en travers.

La partie cycle aussi a fait l’objet de nombreux changements. Le sous-châssis a été reconstruit et renforcé. Les jantes d’origine ont été remplacées par des Excel de 19 pouces à l’avant et de 18 pouces à l’arrière. Les nouveaux pneus sont respectivement de 110 et 130. Les freins sont des Brembo à disque, de 260 mm avec quatre pistons à l’avant, et de 220 mm avec deux pistons à l’arrière. Les suspensions, une fourche inversée et un mono-amortisseur, sont de la même marque autrichienne que celles qui équipent les KTM d’usine : WP. Elles bénéficient d’un réglage par un spécialiste de l’optimisation des performances moto basé dans la même région que SALT : Motorcycle Performance Enhancement (MPE).

Comme tout café-racer qui se respecte, le Two-Stroke de SALT possède un guidon constitué de deux bracelets clip-on. Les commandes au pied ont été placées au milieu du cadre pour donner au pilote une position sportive. Le tachymètre est analogique. Les seuls éléments intégrant de l’électronique sont un petit écran LCD et un système d’allumage sans clé mo.Lock de Motogadget.

The price of salt

Le café-racer KTM Two-Stroke de SALT Motorcycle Company est entièrement fabriqué à la main en Australie. Il devrait être produit en série limitée, à la commande. La peinture et la sellerie sont réalisées sur-mesure ainsi que le réglage des suspensions par MPE. Chaque exemplaire est mis entre les mains expertes de Paul Lewis à sa sortie d’atelier pour un essai sur route. Le prix avoisine les 40 000 dollars australiens, ce qui correspond à 25 000 €. Ce tarif n’est pas des moindres, certes, mais il n’a rien d’aberrant non plus pour des productions de ce type. À titre de comparaison, la Langen Two-Stroke se situe dans la même catégorie et coûte un peu plus de 30 000 €. Espérons, pour ceux qui craqueraient pour la petite Australienne, que la livraison en Europe soit possible.

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Salt Motorcycle Company is Building Two Stroke Road Bikes in Australia